Le métavers : l’avenir de la formation ?

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Le learning show, « l’événement qui dépoussière et bouscule les codes de l’univers de la formation » s’est tenu à Rennes les 19 et 20 octobre derniers.
L’équipe de Teach on Mars y était tout comme 800 pairs du monde de la formation, edtech, neurosciences ou encore ressources humaines.
Vous avez raté l’événement ? Suivez-nous pour un voyage vers le futur !
Nous avons synthétisé pour vous l’essentiel à retenir sur les enjeux du métavers en formation.

Le métavers et ses défis : l’immersion oui mais à quel prix ?

« XR & FORMATION » était une des thématiques phares de l’événement.
Sans surprise, la réalité virtuelle et le métavers étaient au cœur des sujets, pourquoi et comment les utiliser dans le cadre de la formation ? Quels outils et moyens mettre en œuvre ? Quelles sont les limites à ces usages ?
Si ces termes ne vous sont pas familiers, n’hésitez pas à aller faire un tour sur notre lexique du digital learning avant de poursuivre la lecture de l’article.
Nous avons eu la chance d’assister à la controverse Métavers animée par la brillante Adélaïde Barbier, humoriste et facilitatrice qui intervient notamment en tant que chroniqueuse politique dans l’émission Backseat.
L’objectif était d’analyser les défis pédagogiques de ce monde virtuel et ses potentielles limites (technologiques, environnementales, etc.).
Parmi les participants :

  • dans l’équipe pro-métavers – Rony Germon, directeur général de KWARK ACADEMY, école 100% en ligne se tenant sur METAKWARK, métavers éducatif ouvert.
  • dans le camp opposé – Claire Noyer (Pick & Learn), ingénieure pédagogique portée par les principes de l’éducation populaire et par la notion de sobriété & Sylvain Révéreault, Directeur technique de Zenika (cabinet de conseil IT), coauteur du livre Green IT.

Le métavers, brève définition

Le métavers correspond à un monde virtuel doté de ces trois caractéristiques :

  • immersif – les utilisateurs se sentent immergés dans l’univers.
  • persistant – qui continue d’exister et de se modifier alors que l’utilisateur n’est plus connecté.
  • interconnecté – réseau d’univers interconnectés.

N.B : le métavers n’est donc pas nécessairement lié à l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle.

Dans le cadre du métavers éducatif, l’idée est de créer une expérience apprenante prolongée (plusieurs heures), le casque n’est pas préconisé car la durée d’utilisation en continu conseillée est de 45 minutes max. (au-delà, des effets négatifs apparaissent : maux de tête, nausée, perte d’attention, etc.).

Les apports pédagogiques du Métavers

Selon Rony Germon (Kwark), le métavers est un outil intéressant pour les écoles en ligne ou tout enseignement à distance. Plutôt que de proposer des visios qui se succèdent, le métavers permet de créer une expérience globale à l’apprenant qui reste dans le même univers toute la journée, l’univers reproduisant l’architecture d’un campus.
Tout comme dans le monde “réel”, les participants ont la possibilité de se déplacer entre les salles, de se réunir en petits groupes, d’interagir avec leurs pairs, de collaborer via des outils dédiés, etc.
Metakwark veut ainsi contrer les trois difficultés suivantes rencontrées dans le cadre de la formation à distance :

  • concentration réduite
  • collaboration difficile
  • sentiment d’isolement et de solitude.

En créant un sentiment de présence virtuelle, le métavers permet de limiter la fracture présentiel/distanciel. Voici quelques verbatims d’utilisateurs de METAKWARK après une séance plongée dans le réseau : “on s’est vus ce matin”, “on était à côté toute à l’heure”… La notion de présence virtuelle est très forte.
Le participant incarné par son avatar se meut dans l’univers, ce qui nourrit également un sentiment de présence spatial. Cela évite l’aspect “passif” des visios, l’apprenant doit être actif : se déplacer dans une salle pour un travail de groupe, revenir dans la salle principale pour les restitutions…
Les interactions cherchent à reproduire ce qui se passe dans le monde réel en créant un sentiment de présence des autres. Dans le cadre des conversations, plus on s’approche de l’interlocuteur·rice, plus sa voix est amplifiée. Cela permet également de laisser une place à l’informel, une fois qu’une session de formation est terminée, les participants et animateurs peuvent prolonger la discussion, à l’inverse d’une visio qui se conclut par une déconnexion globale.
Le métavers est également un outil intéressant pour animer des sessions avec de nombreux participants ou des participants très éloignés géographiquement comme des séminaires d’équipe.

Toutefois, le métavers peine à convaincre les expert·e·s du secteur, découvrons ensemble les craintes et barrières.

Les freins et limites du métavers

Mercredi 9 novembre, Meta de Facebook annonçait que malgré les milliards d’euros investis depuis plusieurs mois, il se séparait de près de 11 000 salariés, soit environ 13 % de ses effectifs. Le métavers peine à convaincre, c’est également le cas dans le secteur de la formation où les prémisses du métavers ne convainquent pas (encore) les expert·e·s.

La fracture numérique

Parmi les craintes évoquées, celle de la fracture numérique et de l’accès à l’équipement informatique.
L’enquête du baromètre du numérique de 2021 mettait en évidence le manque d’équipement informatique dans les foyers français avec seulement 61% de personnes équipées. Les plus âgés et les moins diplômés ont des taux d’équipement près de 30 points inférieurs aux plus jeunes et aux diplômés de l’enseignement supérieur.
À l’inverse, l’équipement en smartphone est lui à la hausse, la proportion de personnes équipées continue de progresser pour atteindre 84% (+ 7 points par rapport à 2019).
Pour l’instant, beaucoup de métavers peinent à s’inscrire dans cette transformation en étant accessibles uniquement depuis un ordinateur (c’est le cas de Kwark), ce qui constitue une barrière de taille à l’entrée.

Les enjeux environnementaux

Autre élément soulevé par les participants du débat : le facteur environnemental ! D’autant que cette année, le Learning Show mettait l’accent sur la transformation environnementale et « la nécessaire transformation des dispositifs de formation afin d’incarner une indispensable sobriété énergétique ».
Les émissions de gaz à effet de serre du numérique augmentent de 6 % par an (Shift Project 2021) et selon l’ADEME, le numérique consomme 10 % de l’électricité mondiale (15 % en 2025). Comme tous les autres secteurs, celui de la formation doit se diriger vers la sobriété énergétique, or, le métavers sembler aller à contre-courant.
Si la consommation de données est réduite dans certains cas, une session dans MétaKwark consommerait 10 fois moins de données qu’une visio classique (source : MetaKwark), la crainte porte sur l’équipement associé avec des tonnes de métaux et terres rares extraits pour fabriquer les serveurs, ordinateurs, casques de réalités virtuels nécessaires.
Aussi, cela nous amène à la question essentielle : pourquoi avoir recours au métavers en formation ? Cela répond-il à un besoin qui ne peut être satisfait autrement ?
Sur ce sujet, le camp pro-métavers peine encore à répondre…

Résumé en infographie

 

L’avenir du métavers éducatif est encore flou, si les bénéfices côté campus virtuel semblent clairs (éviter l’isolement, favoriser l’informel, etc.), qu’en est-il des autres usages ? Ce réseau peut-il réellement s’intégrer dans le quotidien des apprenant·es avec une vraie valeur ajoutée ?

À l’heure de la sobriété énergétique et une transition vers le tout mobile, le métavers doit encore faire ses preuves !

 

[Communiqué de Presse] LumApps annonce l’acquisition de Teach on Mars, le leader du microlearning en Europe

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LumApps, la scale-up b2b SaaS qui révolutionne l’intranet, fait l’acquisition de la start-up française Teach on Mars. À partir de décembre 2023, les équipes de Teach on Mars (50 collaborateurs) rejoindront celles de LumApps (300collaborateurs) ; et les 5 millions d’utilisateurs de la scale-up pourront accéder à la solution de mobile learning directement depuis leur digital workplace.