Coup d’oeil sur la malédiction du savoir, le biais cognitif du formateur

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Autrement appelée malédiction de la connaissance, la malédiction du savoir est un biais cognitif qui intervient lorsqu’une personne délivre une information à une autre personne tout en considérant (souvent à tort) que cette personne possède les mêmes connaissances que lui. En matière d’engagement dans la formation, ce biais cognitif peut être particulièrement handicapant. Découvrons ensemble les solutions concrètes pour ne pas oublier le point de vue d’un débutant sur une thématique donnée.

 

Avant d’aller plus loin

Il est important, avant d’explorer le concept de malédiction du savoir, de se poser 3 questions simples :

  • en tant qu’apprenant êtes-vous déjà resté figé devant un cours en vous disant : “Waouh il me parle martien…
  • dans votre posture de formateur.trice avez-vous déjà eu du mal à transmettre une notion parce que le vocabulaire que vous aviez employé nécessitait déjà un premier niveau de savoir ?
  • à nouveau en tant que formateur.trice, vous êtes-vous déjà senti démuni.e face à l’incompréhension de votre apprenant et face à votre propre capacité à vous (re)mettre à sa place ?

 

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.e !

Ce concept énoncé pour la première fois par Robin Hogarth en 1986 (Curse of knowledge) adresse la difficulté d’une personne ayant acquis un savoir “de faire marche arrière”, c’est-à-dire, de se souvenir de son état avant de savoir. Prenons un exemple concret, le fameux “Où est Charlie ?”, tant que vous ne savez pas où Charlie se cache, il semble totalement absent et impossible à trouver. Une fois que vous l’avez trouvé, il devient difficile d’imaginer combien il est invisible pour les autres et ça en devient parfois même frustrant.

illustration ou est charlie malediction du savoir

 

La formation et l’éducation, les deux grandes victimes

”Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants… Mais peu d’entre elles s’en souviennent.” Antoine de Saint Exupéry.

Ainsi vous l’aurez compris, il est particulièrement difficile de se souvenir des difficultés que l’on a rencontrées avant de maîtriser un sujet ou un outil. Sans pouvoir se mettre à la place de l’apprenant, il est compliqué pour le formateur d’accompagner de façon optimale, d’alerter ou d’indiquer certains éléments importants pour l’apprenant. Cela peut engendrer des difficultés de compréhension pour l’apprenant et conduire à son abandon pur et simple. D’un point de vue plus global, cela se ressent sur vos statistiques de complétion et d’engagement dans la formation : dans ces conditions, il devient difficile de fidéliser vos populations apprenantes. C’est donc à la source qu’il faut mettre en place de bonnes pratiques : avant de les découvrir, mettons nous à la place d’un apprenant.

Se mettre à la place de l’apprenant

Faisons une expérience, imaginons que vous n’ayez plus Internet sur votre ordinateur et que vous souhaitiez régler le problème.
Voici ci-dessous, une partie d’un tutoriel trouvé en faisant une recherche rapide :

Si vous deviez donner une note entre 0 et 5, quelle note donneriez-vous à la compréhension de cette partie du tutoriel ? (Personnellement je donnerais la note de 4/5 !)

Voici maintenant une autre partie du même tutoriel :

Entre 0 et 5, quelle note donneriez-vous à la compréhension de cette partie du tutoriel ? (Personnellement je donnerais la note de 2/5 !)

Maintenant, posons-nous quelques questions sur la réponse apportée :
En considérant la question “J’ai un problème de connexion Internet, comment régler le problème ?”, peut-on deviner le niveau de l’apprenant ?

  • Si oui, peut-on considérer que la réponse est adaptée au niveau sous-entendu de l’apprenant ?
  • Si non, peut-on considérer que la réponse est adaptée à tous les niveaux ?
  • A-t-on répondu à la question ? La réponse est-elle satisfaisante ?

Si vous vous basez sur les notes que vous avez attribuées plus haut, auriez-vous donné la même note si vous étiez une personne de 12 ans ou de 70 ans ? Tant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre.

La formation au service de l’apprenant

Sachez que vous ne pourrez pas passer outre cette malédiction. Il va donc falloir travailler en ayant conscience de ce biais cognitif. Nous vous proposons quelques bonnes pratiques à mettre en place pour limiter ses effets.

  • Indiquez les pré-requis nécessaires. Vous créez un contenu dont le niveau n’est pas débutant, indiquez les connaissances nécessaires pour suivre le parcours dans de bonnes conditions.
  • Adaptez le vocabulaire et le niveau de la formation à votre cible apprenante. Vos apprenants ne peuvent pas se concentrer sur le vocabulaire et les éléments à apprendre. Prenez l’habitude de lier une expression connue au nouveau concept.
    Exemple : La plateforme aussi appelée le Mission Center, le Mission Center (la plateforme, le back office)…
  • Si la population apprenante est hétérogène, optez pour le combo :
    • lexique
    • rappel des bases
    • lien vers une formation annexe

Exemple : pour ce parcours vous devez maîtriser les notions d’adresse IP, de VPN… Si vous ne maîtrisez pas ces sujets, nous vous invitons à suivre le parcours “débuter en informatique”.

  • Faites tester vos contenus par un échantillon de la population. L’essentiel étant de tester sur une population qui possède le même niveau de compétence que la cible. Récupérez les retours de cette cible et ne jugez pas leurs feedbacks, rappelez-vous, la malédiction du savoir biaise votre appréciation.

Grâce à ces différents éléments, vos formations seront plus engageantes. Vos apprenants ne commenceront que des contenus pertinents tandis que vos taux de complétion et de fidélisation seront boostés, l’engagement aussi. De même, le maillage entre les différents niveaux de formation mettra en avant d’autres parcours pour toujours plus de fluidité, offrant une expérience de formation inégalée.

Concrètement dans une formation sur Teach on Mars, vous :

  • étoffez la description de votre formation avec les objectifs et les prérequis
  • utilisez la Toolbox pour insérer un lexique en annexe de votre parcours
  • utilisez un Mobile Course en début de parcours pour revoir les bases ou vous insérez dans vos activités une carte de rappel.
  • indiquez à la fin d’un parcours un lien (activité Weblink) vers une formation d’un niveau plus élevé ou d’une thématique liée
Le SkyLAB de juin comme si vous y étiez : l’IA au service de la création de formation !

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Pour le Parlement européen, l’intelligence artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ». Les domaines de l’IA sont vastes : machine learning, deep learning, traitement du langage naturel, vision par ordinateur, etc.
Pour ce SkyLAB, nous avons exploré l’IA générative qui est une branche de l’intelligence artificielle se concentrant sur la création de nouveaux contenus, qu’il s’agisse de texte, d’images, de musique ou d’autres types de données, en utilisant des modèles d’apprentissage automatique.