Le 11 mars dernier, la communauté Teach on Mars se réunissait à l’occasion de notre deuxième édition des Learning Insights. Le thème ? La motivation des apprenant·es et les ressorts de leur engagement. Retour sur les temps forts de cet événement interactif… et sur les clés concrètes à appliquer dans vos formations.
Pourquoi se former ? La motivation dans tous ses états
Avant de plonger dans les concepts, un exemple : Kim passe des heures à se perfectionner en développement web via YouTube, tandis qu’Ahmed termine une formation en cybersécurité parce qu’il doit être certifié d’ici la fin du mois. Ce que l’on observe ici, c’est la distinction entre deux types de motivation :
- Motivation intrinsèque : le plaisir d’apprendre, l’envie d’explorer.
- Motivation extrinsèque : un diplôme, une prime, une deadline.
Ni l’une ni l’autre n’est « meilleure », mais elles n’ont pas les mêmes effets. L’objectif, dans une e-formation, est de soutenir la motivation intrinsèque tout en répondant aux impératifs externes. C’est là que les théories de la motivation peuvent nous aider. Revenons donc ensemble sur 3 théories clés de la motivation présentées lors de notre dernier événement Learning Insights.
Théorie #1 : La théorie de l’autodétermination

Selon les chercheurs Deci et Ryan (2000), trois besoins fondamentaux nourrissent notre motivation :
- L’autonomie : le besoin de se sentir en maîtrise de son apprentissage.
→ En pratique : proposer des modules courts, indiquer la durée des formations, offrir un ordre de progression flexible, intégrer des quiz de recommandation pour personnaliser le parcours. - La compétence : le besoin de se sentir efficace et capable de réussir.
→ En pratique : proposer une montée en difficulté progressive, inclure des moments de rétroaction positive (ex. encouragements à l’apprenant·e), ajouter des barres de progression, féliciter les petites réussites. - Le lien social : le besoin de se sentir connecté·e à une communauté.
→ En pratique : encourager les commentaires, intégrer des témoignages de pair·es, concevoir des activités collaboratives et des programmes d’ambassadeur·rices.
💡 Astuce : un bon design pédagogique permet de nourrir ces trois besoins sans forcer la participation. L’autonomie passe aussi par le respect des profils plus introvertis.
Théorie #2 : La théorie du soi idéal
Inspirée par Carl Rogers, cette théorie postule que nous sommes motivé·es à réduire l’écart entre :
- Le soi : la personne que nous sommes aujourd’hui,
- Le soi idéal : la personne que nous aspirons à devenir.
Lorsqu’il y a un écart entre le soi actuel et le soi idéal, cela génère une tension qui peut devenir une source de motivation pour réduire cette différence.

En e-learning, cela peut se traduire par :
- La définition, directement par l’apprenant·e, d’objectifs en début de parcours ;
- Des badges ou des indicateurs visuels pour visualiser sa progression ;
- Des moments de réflexion pour évaluer sa progression.
Théorie #3 : La théorie de l’expérience optimale
Popularisée par Mihaly Csikszentmihalyi, cette théorie s’intéresse à l’état de « flow », où l’on est totalement absorbé·e par ce que l’on fait. Il apparaît lorsque le niveau de défi est équilibré avec le niveau de compétence.

Pour favoriser cet état dans une formation, on peut :
- Augmenter progressivement la difficulté ;
- Fournir une rétroaction corrective immédiate à l’apprenant·e ;
- Intégrer des niveaux et récompenses (type “Explorateur – Navigateur – Pionnier”) ;
- Réduire les distractions via une interface fluide, des consignes claires et des modules concis.
Cas pratique et idées à tester
Les participant·es au Learning Insights ont mis ces concepts à l’épreuve à travers une activité basée sur une formation existante. Objectif : identifier ce qui y soutenait ou bridait la motivation. Résultat : un foisonnement d’idées pour injecter plus d’autonomie, de challenge, de lien social en formation !
Quelques bonnes pratiques présentées :
- Utiliser des personas crédibles pour créer de la proximité ;
- Privilégier une progression fluide entre les activités ;
- Donner la parole aux apprenant·es via des sondages et commentaires ;
- Récompenser la participation (badges, classements bienveillants) ;
- Clarifier les objectifs dès le début pour ne pas perdre l’apprenant·e en route.
Ce qu’il faut retenir
5 principes pour des e-formations motivantes :
- Adapter les contenus aux besoins et objectifs des apprenant·es.
- Créer des ponts entre le contenu et le terrain.
- Nourrir la progression par des retours fréquents et positifs.
- Stimuler la réflexion sur soi et ses aspirations.
- Ajuster la difficulté au profil de chaque apprenant·e.
Prochaine étape… Cap sur l’inclusion !
📅 Rendez-vous le 24 juin pour Learning Insights #3, une session dédiée au design inclusif en e-learning.
Au programme :
- Comprendre les ressorts de l’inclusion dans la formation des adultes ;
- Poser un un regard critique sur vos contenus de formation ;
- Découvrir des pratiques concrètes pour que chacun·e s’y retrouve.
Les inscriptions sont ouvertes ! Contactez votre CSM pour plus d’informations.

Expert en didactique et passionné de langues et de technologies éducatives, Kevin se spécialise dans la formation aux adultes en contexte présentiel, hybride et à distance (e-learning). Fort d’un parcours de 10 ans en tant qu’enseignant-chercheur au sein de grandes universités canadiennes, il souhaite désormais mettre à profit son expertise pédagogique au service des entreprises afin de les accompagner dans la conception de parcours de formation favorisant la réussite et l’inclusion.